France Nature Environnement Midi-Pyrénées vient d'annoncer avoir déposé plainte pour épandage illégal. Le lundi 14 mars 2022, le Verger de Fontorbe à Lavaur (Tarn) a répandu des produits phytopharmaceutiques malgré une vigilance orange de vent violent sur le département.
Selon l'association France Nature Environnement, le Domaine de Fontorbe, à Lavaur (Tarn), n'a pas respecté la réglementation en matière de produits phytopharmaceutiques. La fédération de protection de l'environnement a décidé de déposer plainte.
Un épandage au delà de 19 km/heures ?
" Selon l’arrêté ministériel du 4 mai 2017 relatif à la mise sur le marché et à l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, il est interdit d'utiliser ces produits au-delà de 19km/h de vent (force 3 sur l'indice de Beaufort)" précise Hervé Hourcade, juriste de FNE Midi-Pyrénées. Le 14 mars 2022, le département du Tarn était placé en vigilance orange vent violent. L'exploitant a pourtant répandu des produits phytopharmaceutiques sur son verger, qui compte plusieurs centaines d’hectares de pommiers et de kiwis jaunes, en plein vent.
Suite à cet épandage, le gérant du verger s'est retrouvé en garde à vue.
L'indice Beaufort peu respecté
"La difficulté de la réglementation est qu'elle se base sur l'indice de Beaufort. Un indice peu connu et finalement peu respecté, explique le membre de FNE. Le gérant de l'exploitation peut contester la vitesse du vent ce jour là. Mais il y avait ce jour là des rafales à plus de 80 km/heure sur tout le département et les agents de l'Office français de la biodiversité, qui se sont déplacés sur place, ont constaté que le vent y soufflait à plus de 25 km/heure."
Lucas Crosnier, directeur du Domaine de Fontorbe, est déjà dans le collimateur de la justice. L'exploitant arboricole avait déjà fait parler de lui en avril 2021 pour avoir allumé des bottes de paille imbibées de gasoil pour prémunir ses vergers du gel et noyé la commune de Lavaur sous des fumées noires. Le gérant du domaine avait déjà été placé en garde à vue. Le parquet de Castres (Tarn) avait ouvert une enquête pour "mise en danger d’autrui par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence" et "pour blessures involontaires".